Je pardonne aux gens de ne pas être de mon avis, mais je ne leur pardonne pas d’être du leur.” Charles-Maurice de Talleyrand ; Mémoires (1754-1838)
Mars 2018. Voilà le printemps et les énergies installés. Une année sous le signe du Fong Tsue Yin et d’un mouvement Terre en insuffisance qui sera remplacé par un mouvement Bois par vide. Donc attendons-nous à du Fong général. Bien évidemment, nous pouvons penser que ce fong est du vent. Mais je rappelle qu’il n’est pas que cela. Il est certes un climat mais la sagesse de l’observation des anciens chinois ne nous conduit pas uniquement à penser que Fong = vent. C’est pour cela que nous ferons un article spécial sur ce sujet
Où en sommes-nous d’une hypothétique reconnaissance ? Et la voulons-nous vraiment ?
Les acupuncteurs installés voudraient simplement voir leur statut de thérapeute reconnu afin d’oeuvrer sereinement et d’exercer leur métier sans avoir une épée de Damoclès sur la tête.
Le problème complexe à résoudre est tout simplement la formation. Entre des bonnes écoles au nombre d’heures suffisant, et celles qui enseignent par correspondance, il y a un monde.
Imaginez un peu apprendre un métier dont l’essence même est de s’occuper d’un patient, tout cela se faisant par correspondance ! C’est tout simplement ahurissant… Donc il faudrait supprimer toutes les écoles qui enseignent par correspondance.
Voyons maintenant les écoles qui ont simplifié à outrance leur formation, par manque de temps, par insuffisance de connaissances, par remplacement avec de la pharmacopée, des massages, des exercices physiques, et dernièrement de la médecine (lecture des radios et des analyses). Là aussi, nous touchons aux limites du raisonnable. Car enfin, toutes ces études dans le même temps (trois ou quatre ans) ne peuvent que survoler l’ensemble. Il y a un réel fossé entre des études d’acupuncture traditionnelle et de la médecine chinoise.
La première fait des spécialistes de cet art, la seconde des utilisateurs. Et j’ai suffisamment «bourlingué» pour l’affirmer devant n’importe laquelle des assemblées. Il faut donc décemment faire quelque chose.
Je n’ai pas la solution à cette situation qui est devenue aujourd’hui, celle qui creuse un réel fossé dans notre reconnaissance.
En 1980 on ne parlait que d’acupuncture. En 1995 sont apparus les premiers «manipulateurs» de l’information.
Et en 2000 l’acupuncture était reléguée à une science obscure voire d’après les dires de certains : «une expression égotiste des directeurs d’école».
En 2018 le fossé est encore plus évident. L’acupuncture est une technique parmi d’autres afin de soulager les patients. Quel recul et désinformation. Chacun se gausse d’avoir bientôt le Graal, la Reconnaissance ! Je rappelle qu’il nous faut d’abord obtenir la connaissance !
Mon édito se veut factuel. Pas de querelles. Il y en a assez dans le monde. Le constat de notre validation au pays des droits de l’homme est encore longue.
Alors que faire ? Supprimer aussi les écoles de M.T.C ? Bien sûr que non. Elles ont leur intérêt puisqu’elles travaillent selon des principes établis par la pharmacopée et la médecine allopathique. Mais une précision mérite d’être portée sur le fronton de leur école : initiation à l’acupuncture et non formation.
Et qu’en est-il des médecins ? Et bien eux, avec l’approbation de la sainte autorité de médecine, se sont simplement octroyés le terme acupuncture en 1950, et ipso facto, rendent l’acupuncture illégale pour les non-médecins. Et l’état, bêtement, reprend de concert : exercice illégal !
Mais comment un Ordre dictatorial peut exister au sein d’une démocratie ????
Alors l’acupuncture médicale est tout sauf de l’acupuncture traditionnelle. C’est une bidouille entre un art exsangue de sa pensée et un discours scientifique.
Voilà pourquoi aujourd’hui notre condition est précaire mais loin d’être morte ! Défendre une idée contre une uniformisation est toujours douloureux et difficile. Mais si la démocratie est quelque peu bousculée dans ce début de siècle en France, nous avons encore le droit de penser. Et c’est ce que nous continuerons à faire, car informer, c’est tout simplement rendre libre un peuple dans sa façon de vivre.
Jean Motte