A une certaine époque avoir la grippe était synonyme de fièvre et de courbatures, de journées d’écoles passées à la maison et pour les plus âgés, de bon prétexte pour boire un grog. De nos jours avoir la grippe est considéré comme une indignité à la limite de la faute de goût et rend le malheureux enchifrené potentiellement responsable de la destruction de l’humanité. Eternuez dans un métro et c’est tout un wagon qui vous jette soit des regards effrayés, soit carrément dehors. La peur d’être le « patient zéro » à l’origine d’une pandémie mondiale nous envahit tous les hivers, à tel point que la nuit, dans nos moments d’errements et d’angoisses les plus profonds, nous serions même prêts à nous faire vacciner. C’est dire. Il est vrai que la grippe n’est pas un sujet qui prête à rire, au meilleur de sa forme elle a fait des millions de morts en un coup gagnant, alors que son virus est un petit malin qui se sert des oiseaux et des cochons pour muter tranquillement en serial killer. Pour un peu les oiseaux aussi se feraient bien virer du métro.
L’épisode de grippe le plus célèbre, celui qui fait encore frémir mais qui fascine un peu comme quand on commente un épisode de « game of throne » particulièrement sanglant, est celui de la grippe espagnole de 1918. Connue pour avoir entrainé entre 50 et 100 millions de morts à travers le monde, elle est encore aujourd’hui considérée comme un événement modèle sur lequel les prévisions les plus alarmistes s’appuient pour nous décrire ce qui va nous tomber dessus dans un futur beaucoup trop proche pour être honnête. Deux autres pandémies comparativement de petite ampleur ont marqué le 20ème siècle : la grippe asiatique de 1957 et la grippe de Hong-Kong de 1968.
Elles ont fait respectivement 2 et 1 millions de morts, alors que le taux annuel est de l’ordre de 350 000 morts dans le monde et 1500 morts en France. Sachant qu’en moyenne une pandémie pointe le bout de son nez bouché tous les trente ans, nul besoin d’être un génie en math pour comprendre que nous avons atteint des zones dangereusement fiévreuses. Comme il vaut mieux prévenir que mourir voyons un peu si les connaissances en énergétique pourraient nous aider à nous sortir de ce guêpier viral.
Commençons par la maladie elle-même. Je pense que chacun a en mémoire des souvenirs de fièvre et de courbatures qui donnent envie d’aller voir ailleurs si vous n’y êtes pas mieux. Fièvre supérieure à 38°5, frissons, céphalées, asthénie, absence d’appétit, douleurs musculaires et articulaires, congestion nasale, toux sèche, douleur de gorge. Ce tableau éminemment déprimant ressemble à s’y méprendre à l’atteinte de la couche Taiyang, bien que le déroulement spécifique de la fièvre, ou « fièvre en V » car elle alterne un état haut puis une normalité puis de nouveau un état haut, pourrait nous inciter à croire que les couches Chaoyang surtout mais aussi Yangming sont un peu complices dans le crime. Cependant rien ici qu’une bonne sudorification ne peut traiter, aidée peut être par le 12V, le 12IG, le 14TM et le point du jour, voire de l’heure, de l’énergie Oe. La grippe, tant qu’elle reste dans les couches yang, ne pose pas de difficultés particulières de prise en charge. Mais, et c’est bien ce qui rend les pandémies mortelles si contrariantes, elle a les capacités de dépasser le système yang de défense pour pénétrer dans les couches yin. Et le pronostic n’est plus le même. Il a cependant le mérite de nous permettre de repérer l’élément qu’il faut particulièrement surveiller.
Les complications de la grippe sont de deux sortes. Il y a celles touchant les sujets fragiles déjà porteurs de pathologies : ils pourront présenter des OAP par insuffisance du cœur gauche, des myocardites, une rhabdomyolyse (dégradation des cellules des muscles du squelettes). En fait l’atteinte touche le Feu (cœur) et le Bois (muscle donc foie). Quant aux autres complications, celles inhérentes à la grippe même sur des sujets sains, elles décrivent des otites moyennes, des bronchites, des pneumonies, et des sinusites (Métal : Taiyin Poumon). Si on considère les trois organes touchés on réalise que la voie Lo de l’IG est potentiellement une porte d’entrée puisqu’elle communique en avers-revers avec le cœur, en midi-minuit avec le foie et en époux-épouse avec le poumon. De plus, la résonance énergétique commune entre le Taiyang couche d’entrée sur le yang, et le Taiyin couche d’entrée sur le yin, crée un facteur de risque supplémentaire non négligeable pour un sujet sain porteur de la grippe.
Lorsqu’on étudie les épidémies de grippes de ces 33 dernières années en France du point de vue des statistiques et des Kan/Tche quelques ironies se découvrent sous les nombres (https://websenti.u707.jussieu.fr/sentiweb/?page=epidemies). 18 épidémies ont débuté sur la fin de l’hiver, début du printemps, soit entre mi-janvier et début mars en gros, et 15 épidémies ont débuté sur le début de l’hiver, de mi-novembre à fin décembre. Or il est possible de constater que sur les 15 épidémies les plus contagieuses, 11 appartiennent au groupe de mi-novembre, décembre. De même les 8 épidémies les moins contagieuses appartiennent toutes au groupe de février. Il est donc évident que le risque de contagion, et donc de potentielle pandémie, est plus important quand le méridien Vessie-Taiyang gère la saison, peut être par l’affaiblissement momentané de l’IG à l’autre bout du méridien.
Il n’existe pas d’énergies maitres ou sources semblant favoriser les épidémies. Par contre le mouvement influence apparemment grandement la propagation. Sur les 15 épidémies les plus contagieuses, 6 se sont passées lors d’un mouvement Métal et 5 lors d’un mouvement Terre. Il ne fait pas bon associer un mois saisonnier Taiyang avec un mouvement appartenant au Taiyin. L’année 2014 qui a le taux de mortalité le plus élevé de ces onze dernières années était une année Tai Yin correct / Métal yin / Tai yang opposé.
A moins d’avoir vécu au fond d’une grotte isolée, tout le monde se souvient de la fameuse année 2009 où nous avons tous failli mourir de la mutation du virus grippal A. D’un ministre de la santé montrant le bon exemple vaccinal en direct à la télé, à un monde journalistique particulièrement virulent, tout a été fait pour que la répétition ad nauseam d’annonces anxiogènes affaiblisse toujours un peu plus nos systèmes immunitaires. Mais nous avons survécu, assez longtemps toujours pour réaliser que cette épidémie mutante particulièrement précoce (elle a débuté fin septembre), s’est installée chez nous alors qu’un mouvement Métal rencontrait le début d’une énergie invitée Taiyang.
Et les pandémies alors ? La toute première pandémie relatée est la grippe Russe de 1889 qui aurait fait 1 million de morts, nombre évidemment incertain en raison des difficultés de surveillance de l’époque. Elle a eu lieu une année Chaoyang / Métal yang / Tsiueyin.
La grippe espagnole de 1918 a eu lieu une année Taiyin correct / Terre yin / Taiyang correct . Partie tranquillement d’Asie elle a attendu d’être arrivée aux Etats-Unis pour muter et devenir pandémique à partir de là. Elle a eu la particularité d’être nettement plus grave pour les sujets jeunes, ironiquement par hyper-réaction de leur système immunitaire. Ce mécanisme décrit sous le nom de « tempête de cytokines » est l’un des mécanismes les plus compliqué du système immunitaire. Les cytokines sont produites par tout un ensemble de cellules différentes, et pas seulement immunitaires, et ont des actions et des cellules cibles dans l’ensemble du corps, au point que lorsque l’inflammation est trop importante, elles en viennent à détruire tous les organes. Le TR, système lymphoïde multi-fonction et multi-organes, pourrait être le support énergétique des cytokines. Et on connait son lien particulier avec la Terre, la rate étant elle-même un organe lymphoïde, et son récepteur dans le midi/minuit.
La grippe asiatique de 1957 a eu lieu une année Taiyang correct / Feu yang / Taiyin opposé. C’est une pandémie qui n’entre pas dans le tableau habituel des mouvements Terre ou Métal, mais comme c’est exactement la même construction que 2017 je m’en voudrais de ne pas la citer. Au cas où. Non encore arrivée en France à l’heure où ces lignes sont écrites, la grippe 2017 a été particulièrement contagieuse en Australie. Remarquons tout de même que les énergies maitres de 1957 sont inversées par rapport à celles de 1918, et qu’elles impliquent le Taiyang et le Taiyin.
La grippe de Hong-Kong de 1968 a eu lieu une année Yangming correct / Terre yin / Chaoyin opposé . Deux des trois pires pandémies du 20ème siècle ont donc eu lieu sur un mouvement Terre yin. N’oublions pas qu’en acupuncture la capacité de mutation appartient à la Terre, la grippe venant valider cette théorie énergétique vieille de plusieurs milliers d’années. Cela reste une piètre consolation il faut bien l’avouer.
Pour terminer juste deux mots sur les quatre épidémies les plus importantes de ces trente dernières années en France. Elles ont eu lieu en 1988/1989, 1989/1990, 1984/1985 et 1985/1986. Elles se sont passées sur des mouvements Terre et Métal pour trois d’entre elles, ont contaminé entre 7000 et 8000 personnes pour 100 000 habitants alors que, bon an mal an, la moyenne tourne autour de 3500. Simple coïncidence certainement, 1985 correspond au début de la gratuité des vaccins anti-grippaux pour les plus de 75 ans, 1989 à celui de la gratuité pour les plus de 70 ans.
Voici donc le cheminement énergétique que suit notre meilleure et plus vieille ennemie. En mettant nos pas dans les siens nous pouvons la connaître un peu mieux et tenter ainsi de la circonvenir. Elle est trop imprévisible pour pouvoir être maitrisée, et pourrait bien nous prendre par surprise n’importe quand, mais nous savons maintenant que certaines années sont tout de même plus à risque que d’autres. C’est pourquoi si vous commencez à entendre parler d’une épidémie démarrant en novembre sur un mouvement Terre ou Métal (comme ça sera le cas en 2018, année Terre yin) il sera prudent de préparer vos aiguilles. Renforcer l’IG, fermer la couche Taiyin, faire circuler le TR sont des options à ne pas négliger. Et puis prendre les pouls aussi. Cela marche souvent très bien. Plutôt que de partir en guerre contre une maladie fuyante, autant pacifier un intérieur tourmenté.
Sophie Moreau